Laurent Moyse

Laurent Moyse passe son enfance et sa jeunesse à Luxembourg. Il fréquente l’école fondamentale de Hollerich et, de 1976 à 1983, le Lycée Michel Rodange à Luxembourg. Après son baccalauréat en 1983, il fait des études de sciences économiques à l’université Louis Pasteur à Strasbourg, suivies en 1987 d’études en journalisme et communication à l’Université libre de Bruxelles. En 1989, Laurent Moyse est embauché comme journaliste au Tageblatt, qu’il quitte en 1991 pour le Luxemburger Wort. De 1991 à 1993, il travaille pour le Crédit européen Luxembourg et, de 1993 à 1999, rejoint le Comité luxembourgeois pour l’Unicef. En 1999, Laurent Moyse réintègre le Luxemburger Wort pour devenir, en 2002, rédacteur en chef du quotidien francophone La Voix du Luxembourg. Depuis 2008, il est journaliste indépendant. En 1991, Laurent Moyse devient membre fondateur du Comité Auschwitz. Depuis 2015, il est président de la Fondation Oppenheimer et, depuis 2016, vice-président du Comité pour la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale.

Laurent Moyse est l’auteur de nombreux essais, de conférences et d’émissions radiophoniques sur la politique, l’économie, l’histoire et la culture luxembourgeoises. Il collabore à l’émission De fräie Mikro de la radio socioculturelle 100,7. Dans la Warte ont paru entre autres des essais sur l’ingénieur Joseph Ganz (2008), le journaliste Paul Lévy (2009), les Gompel, fondateurs d’une chaîne de grands magasins (2015), et le Professeur Édouard Morhange (2017). De nombreux autres articles traitent de l’histoire juive du Luxembourg.

Avec Claude Meiers und Michel Maquil, Laurent Moyse a publié une étude sur la place financière de Luxembourg, The Architects of Luxembourg’s Financial Industry, qui a paru également en français sous le titre Les Artisans de l’industrie financière de Luxembourg (2014). Pour le compte du ministère des Affaires étrangères, il a conçu la rétrospective Une responsabilité en partage. Trente ans de coopération luxembourgeoise au développement (2013). Le sujet de prédilection de Laurent Moyse est cependant l’histoire de la communauté juive du Luxembourg. Nous lui devons l’aperçu historique Du rejet à l’intégration. Histoire des Juifs du Luxembourg des origines à nos jours (2011), de même que le catalogue écrit en collaboration avec Frank Schroeder et Olivier Bouton et réédité à plusieurs reprises de l’exposition Between Shade and Darkness. Le Sort des juifs du Luxembourg de 1940 à 1945 (2013). L’exposition est inaugurée en 2013 au Musée de la Résistance à Esch-sur-Alzette et circule actuellement dans les écoles et centres culturels communaux comme exposition itinérante.

Sur le plan littéraire, Laurent Moyse s’est fait remarquer avec la fiction politique Le Coup du sort, qui met en question la notion de démocratie et met en garde contre les machinations populistes. Au centre du roman figure un pays qui, après quatre tours d’élections législatives, s’avère ingouvernable à cause de députés élus démocratiquement qui manquent de bonne volonté afin de former une coalition. Le comble de l’incompétence des hommes et femmes politiques est atteint quand tombe la décision d’élire le président d’un gouvernement provisoire par tirage au sort populaire. La Vie trépidante du confiné compte onze fragments courts qui décrivent de façon humoristique, voire satirique, les nouvelles coutumes et méthodes de travail qui voient le jour au temps de la covid-19, comme la ruée sur le papier toilette, le remerciement collectif du personnel médical par des applaudissements ou l’essor du télétravail et de la visioconférence. Le dernier chapitre se déroule en 2025 et, en décrivant les difficultés d’un couple à établir une liste d’invités pour les six mois à venir, dénonce l’absurdité des mesures gouvernementales.

En mai 2022, Rishon Films sort Crise et Chuchotements de Laurent Moyse et Jossy Mayor. Se référant au titre du film Cris et Chuchotements du réalisateur suédois Ingmar Bergman, le documentaire décrit les coulisses et rappelle le contexte de la crise financière de 2008, pendant laquelle deux banques luxembourgeoises d’importance majeure pour le système financier ont été sauvées de l’effondrement in extremis par l’État luxembourgeois.