Rolph Ketter

Rolph Ketter est le frère aîné de Norbert Ketter et le frère du graphiste Henri Ketter. Il fréquente l’école primaire et le Lycée de garçons à Esch-sur-Alzette, où il édite avec Liliane Welch le journal scolaire De Mustang. Il travaille jusqu’en 1961 comme coopérant au Burkina Faso. Ensuite, il fait des études de lettres allemandes, de journalisme, d’histoire de l’art, de sociologie et d’histoire à l’université de Munich. Après avoir complété ses études à Paris, il s’installe pendant six ans dans la capitale française, où il travaille comme journaliste indépendant. Après son retour au Luxembourg, il est jusqu’en 1970 journaliste au magazine Revue, puis jusqu’en 1978 à la station de radio RTL Radio Lëtzebuerg. Par la suite, il devient enseignant remplaçant et travaille pour une agence de publicité. En 1980, il intègre les éditions Guy Binsfeld en tant que lecteur, rédige bon nombre de textes, principalement consacrés à des artistes luxembourgeois, et traduit des catalogues d’art. Dès 1985, Rolph Ketter est écrivain indépendant.

Rolph Ketter a fait partie des initiateurs des séances de lecture à la Grange de Consdorf (1967-1971), un rendez-vous important pour de jeunes artistes et écrivains qui essayaient de nouvelles formes de collaboration et qui, influencés par les mouvements étudiants de 1968, réclamaient une politisation de la littérature et de la critique littéraire. Il a publié des articles dans les revues littéraires doppelpunkt et impuls, éditées par Cornel Meder. En 1964, il participe aux Journées littéraires de Mondorf et est membre fondateur de la LSV, pour laquelle il organise les tables rondes « literatreffs » à Remich (1986).

Dans les années 1950, Rolph Ketter publie des récits brefs et des poèmes dans Warte-Perspectives et d’Lëtzebuerger Land. À partir des années 1990, il coopère également à Galerie et aux Cahiers luxembourgeois. Il publie à partir de 1988 les recueils de récits Auf der Unglückswiese et Unterwegs zur Insel, dans lesquels il aborde ses sujets de prédilection : la quête de soi et l’individuation poétologique. Par ses textes, Rolph Ketter laisse entrevoir le processus d’écriture et raconte des anecdotes tirées de la vie culturelle et médiatique au Luxembourg. Il présente la vie comme une suite de crises individuelles et combine ses observations du quotidien aux impressions de lecture de textes européens. En présentant des extraits de son journal intime comme une quête d’identité vouée à l’échec, il esquisse une biographie idéalisée de l’écrivain. Rolph Ketter aime se référer à ses modèles, à savoir James Joyce et Arno Schmidt.

En 1988, Rolph Ketter se voit décerner le premier prix du Concours littéraire national pour le texte Niemannsland.