Lex Jacoby

Lex Jacoby fréquente l’école primaire à Kopstal, où Will Flener est son instituteur. Après son baccalauréat, il travaille pendant quelques années pour l’ARBED. En 1954 et 1955, il suit une formation à l’École normale d’instituteurs. Ensuite, il enseigne à Bockholtz et à Wahlhausen, puis de 1962 à 1990 à Clervaux.

Lex Jacoby a écrit des poèmes, des récits brefs, des romans et des chroniques de voyage, principalement en allemand. À partir de 1951, il publie de nombreuses contributions littéraires dans Warte-Perspectives, d’Lëtzebuerger Land, nos cahiers, forum, Galerie et Les Cahiers luxembourgeois, où il anime dès 1991 la rubrique culturelle intitulée Luxemburgensi. À partir de 1979, Lex Jacoby écrit également pour le magazine culturel De Cliärrwer Kanton, dont il est longtemps le rédacteur en chef. Par ailleurs, il publie des textes dans des brochures et dans des recueils littéraires et photographiques ainsi que, à partir de 2003, dans les anthologies des Walfer Bicherdeeg. Dès ses premiers ouvrages, parmi lesquels on trouve Die Sehnsucht des Schamanen et Der Grenzstein, Lex Jacoby affiche une série de motifs qui caractérisent l’ensemble de son œuvre : les métaphores et le symbolisme de la nature, les paysages, les saisons, les tensions entre la patrie et l’ailleurs ainsi que les voyages et les chemins parcourus. Ses textes ont souvent pour cadre le calme et l’isolement des paysages de l’Oesling, comme l’illustre l’histoire villageoise Der fromme Staub der Feldwege.

Après une pause de vingt ans, Lex Jacoby fait son retour en 1980 en publiant le livre-journal Nachts gehen die Fische an Land. Dès lors, il se consacre à la prose narrative et contemplative, notamment au récit de voyage, au roman et au journal intime. Il se concentre sur la perception d’évènements éphémères, fortuits et banals. Ses textes combinent la description d’occupations quotidiennes et la perception poétique des cycles naturels, tout en exerçant une critique larvée à l’égard des tendances déshumanisantes du monde moderne. Ainsi, dans son dernier roman, Leierkasten, Mond und Sterne, Lex Jacoby entremêle une intrigue autour du joueur d’orgue de Barbarie André Beißickel et l’histoire d’un cercle d’habitués. L’auteur y met l’accent sur les conversations entre les sept hommes qui constituent le cercle, lesquelles touchent à une multitude de sujets sur un ton léger caractérisé par des jeux de langage et une virtuosité linguistique. Le roman Logbuch der Arche a paru en Allemagne sous le titre Als die Tiere an Bord gingen.

Lex Jacoby s’est aussi intéressé au dialogue entre texte et arts visuels. Ainsi, le livre d’artiste Rencontres/Begegnungen (Luxembourg, 2004) réunit des poèmes de Lex Jacoby et un dessin à l’encre de Chine de l’artiste Nico Thurm, tandis que des textes en prose de Lex Jacoby sont inclus dans les livres de photographies Luxembourg 180° (Luxembourg, 2006) de Guy Wolff et Naturpark Our (Luxembourg, 2005), Öewersauer & Our (Esch-sur-Alzette, 2011) et Element 5 (Luxembourg, 2009) de Raymond Clement. À ce dernier ont également participé Isabelle Kronz et Liliane Welch. Des photographies prises par l’auteur lui-même illustrent le texte Arran, die Insel zwischen dem Firth of Clyde und dem Kilbrannan Sound dans nos cahiers (2010). Le poème Lidd vum Wand a été mis en musique par Pierre Nimax sr.

En 1957, Lex Jacoby reçoit le Prix de littérature luxembourgeois pour le récit parabolique Der Fremde, écrit en 1954. En 1962, il fait partie des membres fondateurs de l’Institut grand-ducal, section des arts et des lettres. En 1987, il est lauréat du Kulturpräis vum Cliärrwer Kanton (Prix culturel du canton de Clervaux) et, en 1995, le Rheinlandtaler récompense sa contribution à la culture transfrontalière à travers le magazine De Cliärrwer Kanton. En 1996, Wasserzeichen lui vaut le prix Servais. Lex Jacoby a été membre de la LSV.