Anne Berger

Anne Berger est la fille d'un père luxembourgeois, médecin, et d'une mère belge, avocate. Dans sa jeunesse, elle pratique l'athlétisme et est élue meilleure sportive de l'année en 1969. Après des études de philologie romane à Liège et de bibliothéconomie à Londres, elle suit des études de sciences politiques et de relations internationales à l'université des Nations unies à Genève et à New York. Elle accomplit par ailleurs des études d’assistante pastorale au Grand Séminaire de Luxembourg. De 1972 à 1992, elle travaille en tant que bibliothécaire à la Bibliothèque nationale de Luxembourg. Par la suite, elle dirige la galerie d’art « Album » à Mondorf-les-Bains, avant d'être chargée des relations publiques et des expositions au Domaine thermal. De 1988 à 1993, Anne Berger est la première femme à siéger au conseil communal de Mondorf-les-Bains. Elle a été membre fondatrice et première présidente du Club Richelieu International Luxembourg. Elle a été mariée à Joseph Paul Schneider. Anne Berger a été également membre de la LSV jusqu'à la dissolution de celle-ci en 2016, et a fait partie du comité de la SELF.

Très tôt, Anne Berger se consacre à l’écriture poétique. Elle publie son premier recueil, J’ai peur du fleuve (1969), à l’âge de dix-huit ans. Dans les années 1970, elle compose deux autres recueils, La Loi blanche (1975) et Mon corps à deux (1978), puis, dans les années 1980, écrit une série de livres d’artistes : Clair de toile (1982), accompagné de dessins de Robert Brandy, Poèmes (1984) et Au large de tes yeux (1985), avec des gravures de Sus Hierzig. La voix poétique d’Anne Berger, qui se réfère notamment à des figures tutélaires telles qu'Andrée Sodenkamp, Rosemarie Kieffer ou encore Henri Blaise, se montre évolutive : d’abord marquée par une exploration de soi teintée d’inquiétude, son écriture accompagne un apprivoisement, puis une jouissance du corps. Aux motifs de l’enfance, du miroir, de l’éveil d’une conscience et de l’écoulement du temps se superposent un érotisme et un rapport à l’existence, vital ou mortifère, plus affirmés. Tandis que la menace d’un affaiblissement du corps avec le temps guette la plénitude charnelle, l’écriture poétique semble parfois prête à succomber au silence. Dans les poèmes d’Anne Berger, ivresse des sens et lucidité de l’esprit sont souvent associés, créant ainsi des images qui soulignent l’inventivité d’un langage par ailleurs sobre. 

Anne Berger publie également des poèmes dans Apropo, le journal de l’Athénée de Luxembourg, et Troater, journal du Lycée classique d’Echternach, dans des revues littéraires luxembourgeoises (Les Pages de la SELF, Arts et lettres, Proscenium, nos cahiers) et belges (La Dryade, Triangle, Le Thyrse, Synthèses, Le Journal des poètes, Odradek…), ainsi que dans la revue française Poésie présente. Dans les années 2010, elle publie de nombreux poèmes, souvent caractérisés par une présence divine porteuse de sens, dans le supplément culturel Warte du Luxemburger Wort. Par ailleurs, certains de ses poèmes sont repris dans des anthologies, parmi lesquelles La Nouvelle Poésie féminine (Paris, 1975), La Poésie érotique du XX^e siècle (Paris, 1980), Au-delà du désespoir (Capellen, 1983), Pays clément dans la fureur des vagues (Luxembourg, 1993) ou encore Le Siècle des femmes (Bruxelles/Echternach, 2000).

Très impliquée dans la vie socioculturelle, sportive et politique de sa ville natale Mondorf-les-Bains, Anne Berger signe en outre des contributions dans les ouvrages collectifs 50 Joer Dëschtennis Munnerëf : 1935-1985 (1985) et Mondorf. Son passé, son présent, son avenir (1997).