Tony Bourg

Tony Bourg fréquente l’école primaire à Weicherdange et devient interne au pensionnat du Gymnase de Diekirch, alors que son père a temporairement émigré aux États-Unis d’Amérique. Après son baccalauréat en 1932, il fait des études de lettres françaises et latines aux Cours supérieurs à Luxembourg et aux universités de Paris et de Grenoble. À partir de 1939, il enseigne le français et le latin au Gymnase d’Echternach. De 1941 à 1945, il est déporté en Allemagne avec son épouse. Après la guerre, Tony Bourg est professeur au Lycée de garçons à Luxembourg. Entre 1955 et 1968, il enseigne la littérature française à la section de droit des Cours supérieurs et, de 1969 à 1975, au département de lettres françaises du Centre universitaire de Luxembourg. À partir de 1973, il vit à Weicherdange. Tony Bourg est membre fondateur du Syndicat régional du canton de Clervaux.

Historien, critique et conférencier littéraire, Tony Bourg publie à partir de 1946 des articles dans Obermoselzeitung, Luxemburger Wort, Les Cahiers luxembourgeois, d’Lëtzebuerger Land, Les Pages de la SELF, Galerie, Récré et De Cliärrwer Kanton. Quelques-uns de ses textes ont également paru dans des publications étrangères, comme les Cahiers raciniens ou le Bulletin des amis de Frédéric Mistral. Au début de sa carrière, Tony Bourg écrit des chroniques culturelles. Ensuite, il se spécialise dans l’analyse d’écrivains étrangers, principalement français, comme Albert Camus. Il s’intéresse surtout aux relations qu’entretenaient avec le Luxembourg des intellectuels et écrivains français, parmi lesquels Victor Hugo, Jules Michelet, Jules Verne, Émile Verhaeren, Valery Larbaud, Jean Schlumberger et Racine, à qui Tony Bourg consacre une conférence intitulée Avec Racine à Luxembourg. Le château de Colpach et ses invités de marque lui inspirent l’étude André Gide et Madame Mayrisch (1957). En collaboration avec Joseph-Émile Muller, il réalise une exposition consacrée au rôle joué par Émile et Aline Mayrisch à l’échelle européenne, présentée à Bruxelles et, plus tard, à Luxembourg. En 1971, à l’occasion du centième anniversaire du séjour de Victor Hugo à Vianden, Tony Bourg est chargé de la rénovation complète de la Maison Victor Hugo à Vianden, musée littéraire consacré à cet écrivain réfugié sur les bords de l’Our. Dans ce contexte, il publie le catalogue Victor Hugo au Luxembourg en 1977. En 1985, Tony Bourg et Frank Wilhelm font paraître Le Grand-Duché de Luxembourg dans les carnets de Victor Hugo, une édition complète et commentée des notes de voyage de l’écrivain romantique au Luxembourg.

Dans les années 1960, Tony Bourg présente des conférences littéraires en luxembourgeois sur les ondes de RTL Radio Lëtzebuerg et publie des récits autobiographiques. Un recueil comportant un choix de ses essais et textes critiques, intitulé Recherches et conférences littéraires, a été publié à titre posthume. Un prix littéraire, décerné en 1993 et 1997 par le Centre culturel français et la banque Paribas, porte le nom de Tony Bourg.