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Photo : José Ensch

José Ensch (1988)
Photo :
© Wolfgang Osterheld

José Ensch

Josée Ensch ; Marie Josèphe Jeanne Ensch
Luxembourg Luxembourg

Après son baccalauréat au Lycée de jeunes filles à Luxembourg (1961), actuel Lycée Robert Schuman, José Ensch suit des études universitaires de français, de latin et d’allemand à Bonn, à Nancy et à Paris. À partir de 1965, elle réintègre le Lycée de jeunes filles, où elle enseigne la langue et la littérature françaises jusqu’à sa retraite. Quelques lycéens, comme Alexandra Fixmer et Tom Nisse, ont découvert la littérature française par le biais de ses cours. En 1972, elle interrompt pendant trois ans l’enseignement pour se consacrer à des études plus approfondies sur la poésie surréaliste à l’université de Nanterre à Paris, sous la direction de Michel Décaudin. Elle suit, chez le comédien Tun Deutsch, des cours d’art dramatique qui lui permettent de travailler son élocution.

L’intérêt pour le surréalisme lui vient durant les années 1960 grâce à Gisèle Prassinos, à qui elle consacre son travail de candidature pour le stage de professeure au Luxembourg, thèse intitulée Gisèle Prassinos. De l’enfant prodige du surréalisme à la romancière d’aujourd’hui. Une profonde amitié la liera à cette écrivaine française d’origine grecque, qu’elle verra régulièrement à Luxembourg, Paris, Antibes (où elle a une résidence secondaire) et avec qui elle pratiquera la poésie de manière soutenue et régulière, sous la forme ludique de jeux surréalistes ou poétiques et de collages de mots ou d’images. Gisèle Prassinos n’introduira pas seulement José Ensch dans le monde de la littérature et de la poésie, mais aussi dans celui de l’art. Ainsi José Ensch rencontre-t-elle le frère de Gisèle Prassinos, le peintre Mario Prassinos, sa famille et ses amis, révise le manuscrit de sa biographie, La Colline tatouée (1983), et entretient avec lui une correspondance jusqu’à la mort du peintre en 1985. La réédition des textes surréalistes écrits par Gisèle Prassinos entre 1934 et 1944, intitulée Trouver sans chercher (1976), avec une préface de Michel Décaudin, se réalise grâce à son initiative.

José Ensch commence à écrire des poèmes dès la prime adolescence. À la fin des années 1960, elle montre à Gisèle Prassinos quelques-uns de ses poèmes, alors qu’elles se connaissaient déjà depuis plusieurs années. L’écrivaine française l’encourage à poursuivre dans cette voie. Entre le début des années 1970 et le début des années 1980, un grand nombre de ses poèmes sont publiés dans des périodiques, tels, au Luxembourg, Arts et Lettres, Les Cahiers luxembourgeois, Carrière, Échanges, Estuaires, Galerie, Luxemburger Wort, nos cahiers, Nouvelle Europe, Les nouvelles Pages de la SELF, Récré, en Belgique, Le Journal des poètes, Triangle, Espace et Pollen d’azur, en France, Arpa, Cahiers bleus, Courrier des Marches, Le Figaro littéraire, Europe, Orée, Poémonde, Vagabondages, en Suisse, 2PLUS2, Don Quichotte, et, également, au Canada, dans la revue québécoise Écriture française dans le monde. Certains sont par ailleurs publiés dans des anthologies, entre autres Poésie internationale (Luxembourg, 1987), Les Éléments des poètes (Paris, 1990), Écho 1 (Metz, 1991), An Encylopedia of Continental Women Writers (New York, London, 1991), Pays clément dans la fureur des vagues (Luxembourg, 1993) et Le Siècle des femmes (Bruxelles, Echternach, 2000).

Son premier recueil de poésie, L’Arbre (1984), est publié avec deux sérigraphies de Mario Prassinos dans la collection bibliophile des éditions Galerie Simoncini. Des mots simples, issus de la vie quotidienne et de la nature créent un univers poétique aux images prodigieuses et abondantes, à la musicalité soutenue où la beauté et la fulgurance des métaphores l’emportent sur la transmission d’un message. José Ensch publie huit recueils, dont deux posthumes. Après deux recueils, Ailleurs… c’est certain (1985) et Le Profil et les Ombres, avec une préface de Gisèle Prassinos (1995), où ses thèmes favoris, la naissance, la vie, l’enfant, la nature, la lumière, la beauté, la souffrance, la déshérence et la mort se déploient dans de longs poèmes à la cadence plus délayée, le recueil Dans les cages du vent (1997) se démarque en ce que la poétesse accède à la maturité de sa voix. En 2006, elle publie le recueil Prédelles pour un tableau à venir. Le recueil L’Aiguille aveugle (2008), publié à titre posthume mais à la composition duquel elle a contribué encore, et celui Les Façades (2009), qui regroupe ses ultimes poèmes écrits entre septembre 2007 et janvier 2008, poursuivent le chant dans les hautes sphères du cheminement initiatique, qui font écho au mythe du roi pêcheur Amfortas.

Le travail poétique de José Ensch se démarque par l’attention portée à capter l’essentiel de ce que dit la bouche d’ombre, source de la poésie – en cela, sa poésie relève d’une pratique surréaliste de la création – et par le travail d’orfèvre en artisane du vers qui suit pour sublimer cette matière brute en un poème incandescent qui évoque la prière, la célébration et l’hymne. Sa poésie s’inscrit ainsi dans la lignée de celle d’un Éluard, d’un Char ou d’un Oster.

En 1986, elle publie l’étude À l’écoute de Gisèle Prassinos en collaboration avec Rosemarie Kieffer, son ancienne professeure de français et amie. José Ensch signe la préface de l’Almanach errant pour Laura de son ami Nic Klecker et analyse les œuvres de Rosemarie Kieffer, Edmond Dune et Joseph-Émile Muller. Elle organise de nombreuses manifestations d’art et de poésie dans différents lieux culturels du Luxembourg, comme, en collaboration avec Rosemarie Kieffer et le comédien Tun Deutsch, une soirée de présentation de l’anthologie que l’Unesco a publiée dans le cadre de l’Année internationale des droits de l’homme au Centre culturel français (1968), des lectures de poésie entre femmes, comme celle avec Rosemarie Kieffer, Gisèle Prassinos et Anise Koltz au Centre culturel français (1970), ou des expositions d’œuvres d’art de Gisèle et Mario Prassinos, d’Aristoménis Angelopoulos et de son épouse Lily Masson. Elle récite ses poèmes lors de nombreuses soirées poétiques, dont certaines ont été enregistrées. En 2009, la revue Arts et Lettres de l’Institut grand-ducal rend hommage à José Ensch en insérant dans son édition un enregistrement d’une séance de lecture de ses poèmes réalisée en 2007 à son domicile, avec des intermèdes musicaux assurés par la violoncelliste Judith Lecuit. Dans le cadre des soirées « Poème mis en musique – Das vertonte Gedicht » au CNL (2015), le poème Les feuilles des jours ne font pas la forêt désirée (tiré de L’Aiguille aveugle) est mis en musique par Tatsiana Zelianko et interprété par Monique Simon (contralto) accompagnée au piano par la compositrice. Le texte est présenté par Claude Bommertz. Des poèmes de José Ensch ont été traduits en allemand, en anglais, en roumain, en russe, en arabe, en grec, en chinois, en hongrois et en macédonien. Elle-même a traduit des poèmes français en allemand, entre autres ceux d’André Schmitz et de Guy Goffette.

José Ensch a fait partie du premier comité de lecture de la revue culturelle Estuaires avec Nic Klecker, René Welter, Lambert Schlechter et Rosemarie Kieffer (1986). Elle a participé à l’« Atelier de poésie » organisé par Nic Klecker et Pierre Mergen au Lycée de garçons, et était membre de l’Institut grand-ducal, section des arts et des lettres, ainsi que de la Lëtzebuerger Schrëftstellerverband (LSV). En 1985, elle a participé avec Henri Blaise au VIIIe Congrès de la World Organization for Poets à Corfou. Le prix Servais lui a été décerné en 1998 pour son recueil Dans les cages du vent.

Cet article est signé Sandra Schmit et Claude Bommertz

Publications

Participations diverses

Traductions

Collaboration à des périodiques

  • Titre des périodiques
    Arts et lettres. publication de la Section des arts et des lettres de l'Institut grand-ducal
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Cahiers bleus
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Cahiers de Poésie (Les). Collection dirigée par Joseph Ouaknine et Laurent Fels
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Cahiers luxembourgeois (Les). revue libre des lettres, des sciences et des arts
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Carrière. Eischte Lëtzebuerger Fraëmagazin
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Échanges
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Estuaires. Revue culturelle
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Galerie. Revue culturelle et pédagogique
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Journal des poètes (Le)
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Lëtzebuerger Almanach. Red.: Georges Hausemer ; Gestalt.: Heng Ketter
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Luxemburger Wort / d'Wort / LW
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    nos cahiers. Lëtzebuerger Zäitschrëft fir Kultur
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Nouvelles Pages de la SELF (Les)
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Nuova Europa = Nouvelle Europe = NEeuropa. arts, letters, science
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Orée. Revue régionale européenne de littérature et d’art
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Récré / Ré-création / Ausbléck. Magazine culturel de l'APESS
    Noms utilisés
    José Ensch
  • Titre des périodiques
    Revue alsacienne de littérature = Elsässische Literaturzeitschrift (1983- )
    Noms utilisés
    José Ensch

Études critiques

Distinctions

Membre

  • Institut grand-ducal Section des arts et des lettres
  • LSV - Lëtzebuerger Schrëftstellerverband [1986-2016]

Archives

  • CNL L-302
Citation:
Sandra Schmit/Claude Bommertz, « José Ensch », sous : , mise à jour du 09.01.2024, consulté le .